J'ai lu ta lettre ce matin. Si je n'étais déjà morte depuis longtemps, elle m'aurait achevée.
Non mais, Bjarni.
Je n'ai jamais rien dit à personne, je me suis enflammée pour toi, je brûlais sous ton regard, sous tes caresses. Entendre ta voix me faisait battre le coeur à tout rompre, des étincelles me parcouraient des pieds à la tête.
Je n'ai jamais rien dit à personne, je me suis enflammée pour toi, je brûlais sous ton regard, sous tes caresses. Entendre ta voix me faisait battre le coeur à tout rompre, des étincelles me parcouraient des pieds à la tête.
Non mais, Bjarni.
Tu m'as laissée me consumer. Tu m'as refusé notre fille. Tu m'as gâchée.
Et tu écris désormais ta douleur et ton amour pour moi...
Non mais Bjarni. Bjarni de Kolkustadir, qui es-tu pour coucher de la sorte les replis de ton âme sur le papier ? Qui imagines-tu que je fus pour supposer que je sois flattée de t'émouvoir autant que ton nouveau tracteur?
Non mais Bjarni. Et te satisfaire d'une agnelle pour épancher ton désir à mon endroit...
J'aurais pu aimer te lire. J'aurais pu apprécier ta poésie par-delà la puanteur des moutons, j'aurais pu accepter tes dérives, j'aurais pu comprendre ta volonté de rester, j'aurais pu.
Si tu n'avais pas attendu que je ne sois plus.
J'étais vivante. Je t'aimais. Je suis morte.
J'ai reçu et lu cette Lettre dans le cadre des matchs de la rentrée Priceminister que je remercie ainsi que les éditions Zulma, qui d'ordinaire me transportent...
Non mais Bjarni. Bjarni de Kolkustadir, qui es-tu pour coucher de la sorte les replis de ton âme sur le papier ? Qui imagines-tu que je fus pour supposer que je sois flattée de t'émouvoir autant que ton nouveau tracteur?
Non mais Bjarni. Et te satisfaire d'une agnelle pour épancher ton désir à mon endroit...
J'aurais pu aimer te lire. J'aurais pu apprécier ta poésie par-delà la puanteur des moutons, j'aurais pu accepter tes dérives, j'aurais pu comprendre ta volonté de rester, j'aurais pu.
Si tu n'avais pas attendu que je ne sois plus.
J'étais vivante. Je t'aimais. Je suis morte.
***
J'ai lu La Lettre à Helga d'une traite, le jour où je l'ai reçue. Je ne l'ai pas aimée. Je n'ai pas compris pourquoi ce texte me hérissait. Je l'ai relu. Je me suis rendue compte que cette écriture trop travaillée exacerbait la lâcheté de Bjarni et me le rendait totalement insupportable. Je n'ai pas lu dans ses lignes la profondeur qui a émue tant de lecteurs. Je suis peut-être passée à côté, à moins que je sois entrée en plein dans ce que cherchait Bergsveinn Birgisson.
J'ai reçu et lu cette Lettre dans le cadre des matchs de la rentrée Priceminister que je remercie ainsi que les éditions Zulma, qui d'ordinaire me transportent...
Le Lettre à Helga, Bergsveinn Birgisson, éditions Zulma, traduction Catherine Eyjolfsson
Dommage pour cette déception... Tu l'exprimes assez bien à travers cette lettre, et j'aurais pu te rejoindre, si je n'étais quant à moi restée extérieure : suffisamment pour ne pas être si agacée par le personnage et ne pas avoir de coup de cœur non plus.
RépondreSupprimerDommage... Effectivement. Surtout au regard des nombreuses critiques dithyrambiques qui fleurissent cette sphère littéraire. Apparemment l'odeur du mouton n'effraie pas tout le monde...
RépondreSupprimerLa déception viendrait plus du fait de ne pas rentrer à l'intérieur du roman - qui à mon avis n'est pas mauvais. Du coup, je sens cette frustration en toi. Et je m'en veut un peu.
Je m'en veux aussi moi-même, de ne pas t'avoir suivi en ne choisissant pas par exemple ce Claudie Gallay qui me tendait les mains, prêt à la découvrir sous un autre ciel.
Sur le coup, cette lettre à Helga me faisait un peu peur. J'y voyais de bons sentiments et j'avais peur de m'y ennuyer. Mais j'aurais pu voyager aussi en Islande, conduire un troupeau de mouton (l'odeur ne m'effraye pas)...