Le Dîner se lit le temps d'un dîner. Le temps d'un dîner dans un endroit chic où la lenteur est de mise et où l'on est poli jusqu'au bout des ongles. Des ongles vernis.
En attendant le hors-d'oeuvres, on tapote ses ongles sur la nappe blanche.
Après le plat principal, on s'évertue à cacher sous sa serviette grisâtre les morceaux d'ongles qu'on vient de se ronger.
Au dessert, on gratte le vernis.
Quand arrive le café, on ne sait même plus si un jour on a eu des ongles et on remarque les tâches nombreuses qui maculent la nappe.
Si tu t'invites à Dîner, ne lis pas la quatrième de couverture, et assure-toi que ton lendemain ne sera pas trop exigeant, je crains que la digestion ne t'empêche de dormir.
Le Dîner, Hermann Koch, éditions 10/18, traduction Isabelle Rosselin
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