...que l'on s'immisce à ce point dans l'intimité de quelqu'un qu'on ne connait pas.
Rien ne justifie qu'on soit fasciné à ce point par cette intimité qui n'est pas nôtre. Rien ne justifie qu'un auteur aussi talentueux soit-il partage à ce point sa personne. Rien ne justifie que chacun y rencontre des évènements qui ressemblent de près ou de loin à son propre vécu. Rien ne justifie la pudeur évoquée par de nombreuses critiques, il n'y a pas de pudeur lorsqu'on jette une vie comme ça à la face du lecteur.
Il y a la nécessité d'écrire. Il y a le besoin de comprendre. Il n'y a pas de pudeur quand on va jusqu'au bout du bout et que l'on écrit ou recopie tout.
J'ai été un peu gênée qu'elle aille jusqu'à ce bout en nous donnant presque à la fin ce j'aurais tu, mais j'ai été époustoufrissonnée par ce texte. Epoustoufrissonnée.
Je m'en veux d'avoir pensé avant de l'avoir lu, que le succès de ce livre était dû aux relations de Delphine de Vigan.
"Lucile est devenue cette femme fragile, d'une beauté singulière, drôle, silencieuse, souvent subversive, qui longtemps s'est tenue au bord du gouffre, sans jamais le quitter tout à fait des yeux, cette femme admirée, désirée, qui suscita des passions, cette femme meurtrie, blessée humiliée, qui perdit tout en une journée et fit plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, cette femme inconsolable, coupable à perpétuité, murée dans sa solitude."
Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan, éditions JC Lattès
Tout justifie.
RépondreSupprimerL'être humain ne fait qu'errer à la recherche de lui même au creux de ses semblables.
Tout a à voir avec Bashung, j'avais deviné tout de suite.
RépondreSupprimerBien entendu que tout justifie, c'était une figure de style.
Tout justifie même d'écrire à Madame de Vigan pour s'excuser d'avoir mal pensé, mais je n'oserai jamais, j'aime pas déranger les gens.
Je le lirai :-)
RépondreSupprimer"Epoustoufrissonnée": le néologisme est parfait. Je l'ai été également par ce livre qui m'a laissée pantelante.
RépondreSupprimerAs tu aimé tout de même? Le recommanderais tu?
RépondreSupprimerQuand ça m'époustoufrissonne, c'est que j'ai aimé le moment passé avec un livre!!
RépondreSupprimerTu me donnes envie de le lire. Merci de ce billet et du rappel de la chanson de Bashung.
RépondreSupprimerTrès bon billet, très bien formulé!
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