Parce que dans une autre vie, je te l'ai déjà dit, mon taf c'était patronne de bistrot, j'avais écrit ça, pour la feuille de chou de mon quartier:
Dans quelques décennies, quand on évoquera les cafés, on dira :
" Souvenez-vous, c'était ces drôles d'endroits dans lesquels les gens de toute sorte se côtoyaient, se saluaient et parfois, souvent même, s'adonnaient à une activité des plus curieuses: ils se parlaient. Chacun se souciait des autres. Les tenanciers s'inquiétaient du moral et de la santé de tout le monde. On n'apercevait pas le petit monsieur de la rue là-bas pendant deux jours, on envoyait quelqu'un frapper à sa porte pour s'assurer que tout allait bien.
On les appelait bistrots, troquets, caboulots, estaminets, comptoirs...
Ils étaient de vrais lieux de vie. Là, que les enfants étourdis à la porte venaient attendre leurs parents, là que les papys esseulés venaient caresser l'espoir de trouver une oreille attentive à leurs soucis, ici que les lycéens venaient réviser leurs cours et goûter aux joies du baby-foot, ici encore, que le solitaire venait chercher un peu de réconfort au fond d'une bouteille. C'était là aussi que les mal-réveillés entamaient leur journée et que les pas-fatigués la terminaient.
C'était des endroits qui sentaient bon le café fraîchement moulu et qui respiraient la joie de vivre. Il se passait mille vies au café du coin."
Bienheureux de passer devant le café d'en bas tous les jours, profitons-en, poussons la porte et allons y rencontrer notre voisin.
Tu imagines bien que quand j'ai vu ça, je n'ai pas résisté.
Mon petit texte a une dizaine d'années, le livre de Pierrick Bourgault a un mois.
Ils disent la même chose.
Que deviendront les vrais gens lorsque tous les bistrots du monde seront devenus de belles brasseries proprettes?
Où iront les errants, les pas communs, les pas commodes, ceux qui parlent, ceux qui disent, ceux qui exultent?
Je te rappelle que ce challenge est initié par elle.
L'écho des bistrots, Petite confidence sur les cafés, pubs, tavernes et autres buvettes, Pierrick Bourgault, éditions Transboréal
J'aime ton texte plein de bonté.
RépondreSupprimerMerci l'ami
RépondreSupprimerTu as été plus rapide que moi, je l'ai commandé hier seulement (et ne pourrai pas le lire avant cet été sans doute... *soupir*) Je suis ravie de lire qu'il t'a plu et suis encore plus impatiente de le découvrir, surtout si les idées qu'il véhicule sont celles de ton texte. Ce sera le premier que nous aurons lu toutes les deux. :)
RépondreSupprimerTu vas tenir jusqu'à l'été???
SupprimerIl faudra bien... Je me connais, si je commence un livre pendant ma session d'examens ou mon blocus, je le termine (et j'en commence un autre etc.) et c'est très mauvais pour mon étude. Je n'y suis même pas encore, mais je suis débordée de lectures pour des travaux (dans lesquels n'entrent malheureusement pas l'étude des bistrots et autres estaminets)
SupprimerJe n'ai pas encore "officialisé" la mise en pause printanière de mon blog, mais ça ne va pas tarder.
Que fais-tu comme études?
SupprimerJe suis en lettres (romanes : français, italien et un tout petit peu de latin. Je crois qu'il n'y a pas d'équivalent exact en France), d'où toutes les lectures.
SupprimerJe dirais non pour l'équivalence en France, mais cela a sans doute beaucoup changé depuis que j'ai quitté les bancs de la fac...
SupprimerCourage alors et travaille bien!
J'ai finalement enfin lu ce petit dernier de la collection, mais l'ai moins apprécié que toi. J'ai trouvé la promenade agréable, mais les transitions étaient parfois trop absentes ou trop brusques à mon goût. Surtout, je n'ai pas retrouvé la petite philosophie demandée aux auteurs: dès qu'une piste de réflexion apparaissait, elle était comme noyée sous les anecdotes, c'était dommage.
RépondreSupprimerUn avis plutôt mitigé pour moi donc (ne le cherche pas sur mon blog, il ne sera publié que la semaine prochaine ;))