dimanche 1 avril 2012

.

Il y a des pages qu'il faut ingurgiter puis digérer avant d'en parler ou même d'y repenser. Anticorps est de ces pages-là.

"C'est ainsi. Nous nous sommes habitués l'un à l'autre. Comme l'on fait avec les choses qui ne nous conviennent qu'à moitié, j'ai admis, avec les temps, la possibilité de mon mari."

Les mots de Fabienne Kanor te rentrent dedans. En plein. 
Tu voyages en pays que tu n'osais imaginer puisque toi, tu es libre. 
Elle te semble à la limite de l'indécence, ta liberté d'être. 
Pourtant tu le sais bien, tu en connais, tu en as côtoyé de près de ces femmes-là, soumises, malheureuses, aliénées à leur situation tordue. Mais parfois, tu les oublies.

"Déterminée, du moins en théorie, à changer le monde, j'ignorais alors que j'étais un pion dans la matrice. Une femme comme une autre, condamnée au vieillissement, à plus d'emmerdes, à moins d'amour. Sous ma robe dont les rayures se dressent comme des barreaux, je sens pointer mes poignées de haine."

Fabienne Kanor  image France ô
Ne les oublions plus.









Anticorps, Fabienne Kanor, éditions Gallimard, collection Continents Noirs

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...