Je n'avance pas vraiment dans le prix du Télégramme, les livres sont très demandés à la bibliothèque, alors je les laisse. J'aime que les gens lisent. J'ai été bénévole à la bibliothèque de ma commune pendant quelques années, sans doute le redeviendrai-je.
J'adorais voir les gens choisir plein de livres, trop parfois, avec voracité. J'aimais plus que tout faire envie aux hésitants, emmener ceux qui vont toujours tout droit vers le même rayon, plus loin. Zyeuter le rayon de derrière. "Essayez cet auteur, mais oui allez-y si vous n'accrochez pas vous le ramènerez".
C'est pour ça que je n'ai pas de regrets si je ne peux pas emprunter un bouquin parce qu'il est attendu par quelqu'un d'autre.
J'ai ramené Jon l'Islandais pour cette raison, je l'avais presque terminé, et dégusté avec délectation. Je vous en parlerai quand je le terminerai.
Et j'ai lu un livre de Jean Echenoz que je n'avais jamais eu entre les mains. Un an. C'est un livre très court, l'histoire d'une décadence. Une année pour passer du tout au rien, ou presque. Il m'a fait un peu peur ce livre. Mais j'aime tant Jean Echenoz, que je ne peux pas lui en vouloir!
A bien y réfléchir ses livres font toujours un peu peur, l'installé qui se désinstalle, et tout paraît toujours tellement sans détour, que oui ça fait un peu peur. Comme la vie quoi.
Un an, Jean ECHENOZ, éditions de Minuit