vendredi 22 février 2013

Sale temps pour les pingouins

Il faut que je te dise que j'avais beaucoup aimé La marche de l'empereur (bien que j'aie été dérangée par les voix off).



Et pas seulement parce que j'apprécie particulièrement le travail d'Emilie Simon. Je m'étais totalement immergée dans ce paysage et au milieu des ces oiseaux si spéciaux, j'avais presque cru que j'avais un lien de parenté avec un manchot, j'avais même pleuré (ce n'est pas une référence je pleure plus que de raison).

Sans avoir l'intention d'ouvrir un parc animalier, après le koala de Kenneth Cook, avant pour être plus juste, j'aurais facilement adopté un manchot.

Lorsqu'un jour en quatrième de couverture, je tombe sur ça:
"J'ai pas de chance avec les femmes. J'en ai eu marre, j'ai pris un pingouin et je me suis tout de suite senti mieux."
Je ne cherche pas à en savoir plus, je me dis que ce livre doit avoir été écrit spécialement pour moi (depuis j'ai vérifié et bizarrement mon nom n'est mentionné nulle part). Je m'attends à. 
A quoi exactement je ne sais pas, mais je m'attends à beaucoup plus.

Je n'ai pas détesté, j'y ai cru jusqu'au bout, j'ai aimé l'atmosphère et le pingouin, mais j'ai trouvé que les personnages manquaient de corps et j'ai été jusqu'au bout dans l'espoir que l'histoire allait décoller. 

J'aurais dû m'en douter dès le départ: les pingouins ne s'envolent pas, ou si peu.

Le pingouin, Andreï Kourkov, éditions du Point, traduction Nathalie Amargier

jeudi 21 février 2013

Ivresse de livresse, livresque, ou presque

Craquage. 
Je le sentais que ce numéro 3 devait être de trop.
Mais j'ai craqué. Le titre, la photo en couverture, et le souvenir encore fou-riant et bienheureux de la lecture des deux précédents opus.
Les deux précédents m'ont sauvée de ce printemps et cet été si noirs, les deux précédents m'ont (presque) réconciliée avec les koalas, limite j'en aurai adopté un. Les deux précédents m'ont sans doute faite passer pour une cinglée à me trémousser de rire dans les salles d'attentes et autres tristes endroits dans lesquels j'ai passé du temps à cette période-là.
Image trouvée sur le net, merci à son auteur

Les deux précédents m'ont amenée à me méfier des kangourous et des wombats. Je te l'accorde, le risque est infime, encore qu'un parc de Roscoff héberge quelques spécimens de walibis féroces, et sans doute alcooliques, si l'on en croit l'ami Kenneth... Pour preuve ce cliché de deux compères après leur tournée de quelques comptoirs roscovites.

Tu l'auras compris, j'ai moins ri cette fois-ci. Trop répétitif peut-être. 

Je ne peux malgré tout que te conseiller vivement de jeter un oeil  ou les deux sur ces drôles de petits livres (surtout les deux premiers, bien entendu).


L'ivresse du kangourou, Kenneth Cook,  éditions J'ai Lu, traduction Mireille Vignol

mardi 12 février 2013

Papier à musique

Liszt Consolation No. 3 by Liszt on Grooveshark

Il est parfois des livres dont tu soupçonnes le trésor qu'ils contiennent. Tu vois bien le titre, l'illustration choisie pour la couverture, le format et toute ces petites choses que tu ne sais pas décrire mais que tu sens.
Tu sais le risque, tu sais les enjolivures qui entourloupent, tu sais, mais tu oses. Toujours.
Et si le trésor se livre, tu savoures ton plaisir.

Te souviens-tu de Merci pour le chocolat, te souviens-tu de La pianiste? Vois-tu la délicatesse ambiguë d'Isabelle Huppert, entends-tu la musique qui habillait ces images?

Si tu ouvres L'accordeur de pianos, tu ressentiras l'éclat du Léman, tu entendras la finesse des notes, tu te cogneras à la folie, tu tressailliras devant l’ambiguïté de l'amour qu'on y lit, tu comprendras le pire, au fil d'un texte qui te laissera un goût légèrement amer. De cette amertume qui fait vibrer les papilles, tu vois?

Sans aucun doute, tu te remettras au piano.

L'accordeur de pianos, Pascal Mercier, éditions Libella-Maren  Sell, traduction Nicole Casanova 

Fil de lecture #16

Belle à tuer, Sylvie Granotier, éditions Albin Michel

mercredi 6 février 2013

Se fier à sa première impression

A la sortie du livre, j'avais beaucoup entendu Jean-Louis Fournier en parler. Je me souviens avoir pensé que publier un tel texte si peu de temps après avoir perdu son aimée devait en faire quelque chose de beaucoup trop intime et personnel.
Et pourtant, j'étais émue par ses propos. 
Mais j'avais résisté; je n'oubliais pas que jusque là je n'avais bien classé aucun des livres que j'avais lus de lui.

Je l'ai trouvé en poche aujourd'hui.
Acheté.
Lu.
Et regretté.

Il avait tout dit lorsque je l'avais écouté parler. Les jolies phrases je les avais entendues, les drôles aussi et les tristes également.
Ce texte n'aurait pas dû être destiné à des inconnus.

Veuf, Jean-Louis Fournier, éditions Le Livre de Poche

samedi 2 février 2013

Je ne suis pas général

En général, celles et ceux qui lisent Douglas Kennedy aiment ce qu'ils y trouvent.
Ce n'est pas mon cas.
En général, celles et ceux qui ont lu Piège Nuptial, autrefois titré Cul-de-sac, ont aimé.
En général, les critiques des Charmes discrets de la vie conjugale sont élogieuses.
La mienne va rester polie.
En général, celles et ceux qui ont lu ce livre-là ont aimé les 200 (tout de même) premières pages "nécessaires" à la mise en place de l'histoire.
J'ai eu l'impression d'être en train de faire mon repassage devant un film TV l'après-midi (ça n'arrive jamais, je ne regarde jamais la télévision, ni ne repasse.)
En général, ils ont trouvé les rebondissements extraordinaires.
Je n'ai lu que ce que j'avais deviné depuis longtemps.
En général, ils ont adoré le dénouement.
Mièvre, voilà le sentiment qu'il m'a laissé.

La bonne nouvelle, c'est que je suis encore suffisamment objective pour me fier à mes propres impressions et ne pas tomber dans la bassine des généraux. Ouf.
La moins bonne nouvelle, c'est que décidément je suis toujours décalée, à côté, pas dans le moule. 
Tu vas me dire que ça aussi ça peut avoir un bon côté. 
Que des bonnes nouvelles alors.



Les charmes discrets de la vie conjugale, Douglas Kennedy, éditions Belfond, traduction Bernard Cohen

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