samedi 28 mars 2015

Tu n'as jamais lu "Le Vieil Homme et La Mer"

Tu es depuis toujours de celles qui n'ont pas envie de lire les livres que tout le monde lit. C'est comme ça. Au collège et au lycée, tu lisais en diagonale les "z'obligatoires", et pendant que tes camarades de classe lisaient des livres de collégiens, tu lisais Boris Vian; aujourd'hui tu lis du roman jeunesse quand d'autres se passionnent (aïe) pour Marc Lévy (un pari stupide, et ce nom-là se retrouve écrit ici...).
Tu as ainsi quelques lacunes que tu combles en empruntant des sentiers peu fréquentés. 
Te voilà donc plongée dans la mer de ce vieil homme. Tu as choisi une adaptation dessinée. Parce que le dessin t'a beaucoup plus. Parce que la première page t'a bouleversée.























Te voilà dérivant sur une barque à la chasse à l'espadon. Chasse oui. Parce qu'avant l'hameçonnage, il y a la traque. Ensuite il y a l'errance.
C'est sûr dès lundi tu t'attaques au roman d'Hemingway.

Le Vieil Homme et La Mer, Thierry Murat, Editions Futuropolis

mardi 17 mars 2015

Modiano et moi

Modiano est entré dans ta vie il y a peu. Deux ans disons. Tu le connaissais, oui. Tu aimais écouter Frédéric Bonnaud en parler avec des grelots dans la voix. Parce que Bonnaud, il l'admire depuis le début, Modiano. Tu te souviens de cette fin d'après-midi de la dernière émission de ce Bonnaud-là, viré de France Inter parce qu'il y distillait un niveau de culture trop élevé (oui oui, c'était le motif officiel), tu te souviens donc que tu t'étais garée face à la mer, en rentrant du travail, pour entendre son au revoir et pleurer avec lui. Tu te souviens de la musique aussi. La BO des Deux Anglaises et le Continent. Il pleurait Frédéric Bonnaud. Toi aussi. Et encore, il parlait de Modiano.

Il fallait que tu lises. A l'évidence. Cela a pris du temps, et un dimanche de pluie, dans les cartons d'une bibliothèque qui faisait le vide, Dans le café de la jeunesse perdue t'a tendu les bras. Embarqué.

Tu lis. Enfin. Tu te laisses porter par ce texte. Il ne passe rien. Il se passe tout. La magie Modiano opère. Tu t'en délectes, tu savoures. Les mots justes. L'émotion simple et si pénible. L'entière contradiction de l'être. Tu aimes. Tu ne lis que celui-là. Il te ramène à des sensations connues, lointaines, tu connais les hommes et les femmes de ce livre. Tu reconnais leurs âmes.

Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier paraît quelques mois plus tard. Tu sais qu'il est pour toi. Tu le laisses fondre. Du gingembre confit: tout doux au commencement et puis brûlant.

Tu sais désormais que cette écriture-là  t'es devenue indispensable. Parce que. 

mardi 10 mars 2015

Recherche légèreté désespérément

© Editions Les Échappés

Tu ne sais peut-être pas que depuis le 7 janvier mon rapport à la lecture a changé. Mon rapport au monde a changé. 
En fait, je ne comprends toujours pas bien pourquoi tout cela me perturbe autant. 
Je me remets à lire, très peu, mais un peu. J'ai du mal à m'attacher aux mots. Ils étaient ma pommade, ils me glissent dessus sans presque plus me toucher. 
Alors je lis des textes courts, et beaucoup de documentaires utiles à mon travail, histoire de réapprivoiser mon monde des livres.
Je lis des textes drôles, mais ce qui me faisait rire me rend triste.

Même les fatwas de Charb. Zut alors.

Petit traité d'intolérance, Charb, Editions Librio, collection Idées
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