lundi 16 décembre 2013

Moi aussi, sur le rivage

Je ne comprends pas bien quel est mon problème avec Murakami. Je lis sans me lasser, je suis fascinée par moments, et pourtant je n'arrive pas à aimer. Je dois passer à côté d'un truc.
Au fil des pages, je sens monter un malaise identique à celui qui me clouait dans mon fauteuil lorsque courageuse et laborieuse étudiante de cinéma j'allais voir les films de Kurosawa. Y a quelque chose qui m'échappe dans la culture de l'onirisme mais je ne sais pas exactement quoi.
Je trouve très déstabilisant de ressentir à la fois malaise et fascination, d'avoir envie de passer à autre chose mais de ne pas pouvoir m'empêcher d'aller jusqu'au bout, de cauchemarder autour du livre pour mieux le reprendre le lendemain, et de finalement n'en garder quasiment pas de trace, sauf cette sensation étrange de dualité.
Il serait un peu sorcier ce Murakami, que ça ne me surprendrait qu'à peine.


Kafka sur le rivage, Haruki Murakami, éditions 10/18, traduction Corinne Atlan

dimanche 15 décembre 2013

Tonton Raymond

Ce qu'il y a de bien avec les photos de Raymond Depardon, c'est que tu poses les yeux dessus comme tu le ferais si tu trouvais un carton de photos de vacances dans le grenier de ton grand-père.

Tiens, regarde cette boulangerie dans laquelle vous vous arrêtiez le matin sur la route des vacances, avant que la nationale ne contourne cette jolie petite ville.

©Raymond Depardon
Ce qu'il y a d'un peu angoissant avec les photos de Raymond Depardon, c'est que tu crois avoir sous les yeux des images vieilles d'une trentaine d'années avant de réaliser qu'elles ont toutes été commises ces dix dernières années. Cet air d'un pays qui se serait arrêté de vivre te fait un peu flipper.

©Raymond  Depardon 
Ce qu'il y a de déroutant avec les photos de Raymond Depardon, c'est que tu te dis que l'imagination de Plonk et Replonk n'est pas aussi décalée qu'elle n'en a l'air.

©Raymond Depardon
©Plonk et Replonk
Ce qu'il y a de touchant avec les photos de Raymond Depardon, c'est que même quand elles diffusent des impressions mitigées elles te laissent une petite trace qui ne s'effacera pas de si tôt.

La France de Raymond Depardon, édité au Seuil par la BNF

Petit petit petit petit

Faire aimer la photographie animalière aux enfants, rien de plus simple. Ils se réjouissent tous de passer du tigre à la baleine au fil des pages. Encore plus intéressant s'il s'agit des rejetons de chaque espèce. C'est mignon, c'est drôle en général et ça marche à tous les coups.
Ça marche tellement à tous les coups, que parfois il suffit d'aller piocher des images libres de droit sur le net (sur Shutterstock par exemple), d'y ajouter un texte plus ou moins bateau et le tour est joué.

Ayons une pensée pour tous les photographes qui attendent une vie sans jamais être publiés.

Je remercie Babelio et les éditions de la Grenouille de m'avoir fait découvrir à quel point la photographie est un art qui se "partage" avec ou sans scrupules...


Mon livre des bébés animaux, David Bourbon, éditions La Grenouille
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