lundi 30 janvier 2012

Bruits de couloirs

Tu imagines un livre qui retracerait des conversations dans les toilettes, quelques phrases échangées devant la machine à café, des coupures de presse, quelques interviews d'un personnage principal, dont au final on ne fait qu'entendre parler.
Tu imagines un neuro-scientifique surdoué, qui interviendrait sur le cortex de ses cobayes, afin de changer leurs croyances, leurs qualités ou leurs sentiments.

"-Et toi, qu'est-ce que tu penses de Carrington? Il s'agit d'une personnalité complexe, non?
-C'est avant tout un homme dénué d'affect. Il travaille sans jamais se poser de questions d'ordre moral...Il n'a que très peu d'amis, aucune passion, ne s'intéresse ni à l'art ni à la littérature...C'est un cas typique de névrosé obsessionnel: il ne vit que pour la recherche." 
extrait d'une conversation dans les toilettes des hommes 

Tu as du mal à imaginer, je le vois bien.

Tu imagines que j'avais détesté Les rillettes de Proust (j'avais d'ailleurs illustré mon article d'une photo de MES toilettes, justement. Soit Thierry Maugenest lit ce que j'écris, soit je suis un peu devin...) mais que j'ai totalement adhéré à Eroticortex. A l'idée et à la structure de ce livre, parce que concernant la qualité d'écriture de Thierry Maugenest, j'émets quelques réserves.


Voilà un livre original que j'ai eu entre les mains grâce à News Book associé aux éditions JbZ et Cie

Eroticortex, Thierry Maugenest, éditions JbZ et Cie

Demain j'arrête

Même édités chez Sonatine, les polars ne m'emmènent plus bien loin. 

Alors soit j'arrête le polar, soit je continue à ne pas aimer ceux que je lis.

Comme je sais que je ne suis pas cap d'arrêter comme ça, parce qu'il y en aura toujours un pour me faire de l'oeil, je pense que je vais encore avoir de belles déceptions!!

La trame de départ de celui-là m'avait pourtant parue originale, mais ensuite, tout est trop. 
Trop déjà vu, trop attendu, trop brodé, trop invraisemblable, trop.



Sorry, Zoran Drvenkar, éditions Sonatine, traduction Corinna Gepner

vendredi 27 janvier 2012

NON

non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non NON





Ce sont juste les quelques mots qui ont manqué à Monsieur Tanner dès lors qu'un monde d'artisans a investi sa demeure en vue de la retaper.


Un texte qu'on imaginerait bien au théâtre (adapté par un Jérôme Deschamps  en forme, ce serait un vrai bonheur, j'en suis sûre) étant donné sa structure: des chapitres/portraits très courts et des personnages barjicotés, comme dirait quelques unes de mes blogopotes.
Une belle galerie de portraits décapante.

Vous plaisantez, monsieur Tanner, Jean-Paul Dubois, éditions de l'Olivier

mardi 17 janvier 2012

Encore Une

Si tu le lis, tu sauras presque tout, de Vera Candida. 
Ou presque rien, selon ta façon de voir les choses. 
Tu verras la vie de l'Amérique du Sud des années passées, tu verras que les destins de famille ne sont pas forcément une fatalité, pas dans toutes leurs lignes en tous les cas.

Au début de ce blog je te disais ma préférence pour les auteurs masculins, je me rends compte que je féminise de plus en plus ma bibliothèque. 
Ouf.

C'est comme les chats. Pendant longtemps j'ai cru que je ne les aimais pas.

Ce que je sais de Vera Candida, Véronique Ovaldé, éditions de  l'Olivier

vendredi 13 janvier 2012

Border line

C'est être funambule sur la tangente de la raison et la déraison.
C'est l'atrocité de l'irrémédiable.
C'est un texte si court que tu réalises mal qu'il puisse contenir tout ça. En si peu de mots.
C'est Véronique Olmi, sans fioritures cette fois. 
"On s'efforce de vivre du mieux qu'on peut mais tout ça disparaît aussitôt. On se lève le matin mais ce matin-là n'existe pas plus que la nuit d'avant que tout le monde a déjà oubliée. On avance sur des précipices, je le sais depuis longtemps. Un pas en avant. Un pas dans le vide. Et on recommence. Pour aller où? Personne ne le sait. Tout le monde s'en fout."

Bord de mer, Véronique Olmi, éditions Actes Sud

samedi 7 janvier 2012

Rien ne justifie

...que l'on s'immisce à ce point dans l'intimité de quelqu'un qu'on ne connait pas. 
Rien ne justifie qu'on soit fasciné à ce point par cette intimité qui n'est pas nôtre. Rien ne justifie qu'un auteur aussi talentueux soit-il partage à ce point sa personne. Rien ne justifie que chacun y rencontre des évènements qui ressemblent de près ou de loin  à son propre vécu. Rien ne justifie la pudeur évoquée par de nombreuses critiques, il n'y a pas de pudeur lorsqu'on jette une vie comme ça à la face du lecteur. 
Il y a la nécessité d'écrire. Il y a le besoin de comprendre. Il n'y a pas de pudeur quand on va jusqu'au bout du bout et que l'on écrit ou recopie tout. 
J'ai été un peu gênée qu'elle aille jusqu'à ce bout en nous donnant presque à la fin ce j'aurais tu, mais j'ai été époustoufrissonnée par ce texte. Epoustoufrissonnée.

Je m'en veux d'avoir pensé avant de l'avoir lu, que le succès de ce livre était dû aux relations de Delphine de Vigan. 

 "Lucile est devenue cette femme fragile, d'une beauté singulière, drôle, silencieuse, souvent subversive, qui longtemps s'est tenue au bord du gouffre, sans jamais le quitter tout à fait des yeux, cette femme admirée, désirée, qui suscita des passions, cette femme meurtrie, blessée humiliée, qui perdit tout en une journée et fit plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, cette femme inconsolable, coupable à perpétuité, murée dans sa solitude."



Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan, éditions JC Lattès 

vendredi 6 janvier 2012

Fil de lecture #9

La septième vague, Daniel Glattauer, éditions Grasset, traduction Anne-Sophie Anglaret

jeudi 5 janvier 2012

No et moi, et moi

Tu vas dire qu'il faut vraiment que je sorte de mon trou, mais j'ai rencontré Delphine de Vigan il y a peu (rencontrée par pages de livres interposées, cela va sans dire) et je viens donc seulement découvrir No et moi
J'ai aimé ce regard juste sur les gens de la rue. 
Qui sont tellement. Tellement mal. Tellement délaissés. Tellement loin de notre monde de privilégiers. 

Dans une autre vie on tenait un bar de quartier, avec de l'eau de Cologne, du savon et des serviettes propres dans les toilettes, pour que La Zone comme ils disaient, puisse venir se laver, et se raser. Pour les grands évènements sportifs, on leur aménageait un coin avec une petite télé, puisque les grands écrans des bars chics n'étaient pas pour eux.
Ils étaient mon escorte quand je portais la recette à la banque, des anges gardiens à mon service les rares fois où j'étais seule à travailler.

Ils nous ont apporté beaucoup, plus sans doute que ce que nous avons pu leur donner.


Cartes anciennes piochées sur le net
"Un jour on s'attache à une silhouette, à une personne, on pose des questions, on essaie de trouver des raisons, des explications. Et puis on compte. Les autres, des milliers. Comme le symptôme de notre monde malade. Les choses sont ce qu'elles sont. Mais moi je crois qu'il faut garder les yeux grands ouverts. Pour commencer."

No et moi, Delphine de Vigan, éditions Livre de Poche

mercredi 4 janvier 2012

Encore un scénario de téléfilm

J'aurais dû me méfier de la couverture: un rétroviseur avec le reflet d'un regard caché par des lunettes de soleil des seventies. 
Mais j'avais apprécié Cet été-là de Véronique Olmi aussi. 
Pour faire la part des choses, je viens d'en emprunter un autre d'elle à la bibliothèque, je t'en reparlerai plus tard.

Revenons à notre Premier amour, tout est dit ou presque si tu décryptes un peu la couverture; le reste étant un mélange de drame, de suspense, de bons sentiments et de pas mal de fioritures inutiles. 
Qu'est-ce qui fait qu'avec grosso modo les mêmes ingrédients, un livre peut être bon ou mauvais. Qu'est-ce qui fait que tu accroches ou pas. Le style, le talent, je suis d'accord. Mais encore? 

Allez, je te glisse la couverture (celle en Poche est la même que l'édition originale, tellement elle était bien...)


Le premier amour, Véronique Olmi, éditions Livre de Poche
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...