vendredi 30 décembre 2011

Pchit

Je savais que j'avais déjà lu le premier. En les relisant, je me suis rendue compte que j'en avais lu deux en fait. Manifestement cela ne m'avait pas laissé de souvenirs impérissables, alors j'ai stoppé l'aventure en terminant le troisième (il y en a cinq, si ça te tentes).
Faire sa bio à trente ans, même chroniquée, quand on a eu une enfance et une adolescence plutôt communes, même en brodant et en enjolivant les choses pour faire "mieux", ou les empirant pour faire "pire", n'est pas l'idée la plus originale de Samuel Benchetrit.

Chroniques de l'asphalte 1,2 et 3, Samuel Benchetrit, éditions Julliard et Grasset

mercredi 28 décembre 2011

Mesoke*

Voilà exactement le type de livre que je n'aurais jamais lu de ma propre initiative. Un titre que j'associais à une saga qui je le savais d'avance ne me plairait pas (je crois que j'ai un peu trop de préjugés en matière de littérature).
Un hasard heureux fit qu'il se retrouva parmi d'autres livres, listés pour des lectures communes à notre petit groupe de lectrices (ben oui, nous ne sommes que des filles) abonnées à la bibliothèque.
Et figure-toi, que j'ai beaucoup aimé ce livre. Le style un peu -fiction télévisuelle de l'après-midi- m'a fort agacée au début, mais passant au-dessus de ça je me suis laissée happer par cette histoire de femmes blanches échangées à des Cheyennes contre des chevaux. 
J'ai associé ce texte à beaucoup d'images de Jeremiah Jonson et quelques unes de Danse avec les loups. L'approche et les mots sont parfois maladroits, mais il s'agit d'une plongée dans la culture et la vie des Indiens Cheyennes au 19ème stupéfiante de réalisme.
Je regrette vraiment que le style du livre ne soit pas du même accabit que celui des carnets de May Dodd (personnage de fiction) dont il s'inspire et dont plusieurs passages sont retranscrits.

"Et nous revoilà en marche...Nos chevaux trottant partent retrouver la plaine, où le Peuple suit le bison, lequel suit l'herbe verte qui, elle, naît de la Terre."
(Extraits des journaux de May Dodd) 

 Mille femmes blanches, les carnets de May Dodd, Jim Fergus, éditions du Cherche Midi, traduction Jean-Luc Piningre


*Hirondelle

mardi 27 décembre 2011

C'est çui qui dit qui y est

Tu te souviens, j'avais beaucoup aimé Les poissons ne connaissent pas l'adultère, c'était léger, enlevé, plein de fantaisie. Alors, bien que le titre du précédent bouquin (son premier en réalité) de Carl Aderhold ne m'inspirait pas beaucoup de finesse, j'ai démarré la lecture assez confiante.
J'ai très vite déchanté. C'est un texte très lourd, le sujet drôle au départ devient rapidement grotesque, le tout parsemé de jeux de mots de bas étages. Les évènements se produisent exactement comme on les attend au moment où on les attend, une belle déception en tous les cas.

Mort aux cons, Carl Aderhold, éditions Livre de poche



samedi 24 décembre 2011

Cher Emmanuel,

Je ne doute pas une seconde que vous lisiez tout ce qu'on écrit sur vous, alors je m'adresse à vous directement. J'avais pensé qu'on aurait pu se tutoyer, mais pour cette fois je m'en tiens au vouvoiement.
Je viens de terminer Limonov.
Je dois dire qu'au cours des soixante-dix premières pages, je me suis vraiment demandée ce qui faisait le succès de ce livre. Je n'arrivais pas à entrer dedans, la phrase de Poutine en exergue me dérangeait, je ne voyais pas bien l'intérêt de certains passages plutôt triviaux. 
Je soupirais et ronchonnais pas mal en constatant qu'il me restait encore beaucoup, beaucoup de pages à lire (oui vous n'êtes pas au courant vous, mais je n'abandonne jamais un livre, sauf Les bienveillantes, mais si vous suiviez un peu mieux mes lectures, vous seriez au courant).
Heureusement la météo était plus propice à la lecture qu'à la flânerie en bord de mer.
Alors je me suis bien installée et accrochée à ce pavé. 488 pages quand on n'a pas l'impression d'adhérer c'est un beau pavé.
Et puis, je me suis laissée emporter. J'ai marché dans cette histoire qui avait jalonné ma vie de lycéenne puis d'étudiante jusqu'à aujourd'hui. Je vous avoue que beaucoup de personnages que l'on croise dans votre texte ne m'étaient pas inconnus, alors que cet Edouard je n'en avais jamais entendu parler.
Je dois dire que finalement j'ai plus été intéressée par ses rencontres et les évènements dont il a été témoin que par son propre personnage.
Je ne peux pas vous faire croire que je vais classer votre livre dans la liste de mes préférés, il me laisse un souvenir circonspect pour l'instant. Ceci-dit, le déroulement de l'actualité russe m'amènera peut-être à le relire prochainement.


Bien à vous,








Ps: je vous remercie d'avoir pensé à moi, et d'avoir fourni l'explication du choix de la phrase d'exergue. 


Limonov, Emmanuel Carrère, éditions P.O.L

mardi 20 décembre 2011

Relire encore et encore

La relecture c'est mon truc à moi. Encore plus de plaisir que la lecture. Je ne sais pas d'où ça me vient.
Il y a les livres que je relis régulièrement d'une traite, ceux dont je relis des passages, une page, ceux que je feuillette pour m'arrêter sur un chapitre, et ceux que je relis par touche sur plusieurs semaines.

Ces derniers temps, c'était L'insoutenable légèreté de l'être, le sucre à saupoudrer sur les mots des autres. Quelques pages le soir après avoir fermé un autre livre. Toute une après-midi à l'ouvrir de temps en temps, un autre jour. Et aujourd'hui je l'ai terminé, pour la combientième fois?
Quatre, cinq, je ne sais pas exactement. Je sais que la première fois c'était ma mère qui me l'avait mis entre les mains, je devais avoir 16 ans, 17 peut-être?

Cette lecture-ci a été particulière: je n'ai pas pleuré à la mort de Karénine, jusque-là, j'avais sangloté à chaque fois. Cela sonne peut-être le signal de la lecture ultime. Pourtant le reste du texte m'a touchée autant que les fois précédentes.
Rien ne vieillit, ni le style, ni les personnages, ni ce qu'ils vivent.
C'est véritablement le livre de l'intemporalité.
"J'ai toujours devant les yeux Tereza assise sur une souche, elle caresse la tête de Karénine et songe à la faillite de l'humanité. En même temps , une autre image m'apparaît: Nietzsche sort d'un hôtel de Turin. Il aperçoit devant lui un cheval et un cocher qui le frappe à coups de fouet. Nietzsche s'approche du cheval, il lui prend l'encolure entre les bras sous les yeux du cocher et il éclate en sanglots [...]
Et c'est ce Nietzsche-là que j'aime, de même que j'aime Tereza, qui caresse sur ses genoux la tête d'un chien mortellement malade. Je les vois tous deux côte à côte: ils s'écartent tous deux de la route où l'humanité, "maître et possesseur de la nature", poursuit sa marche en avant."

L'insoutenable légèreté de l'être, Milan Kundera, éditions Folio, traduction François Kérel 

vendredi 16 décembre 2011

Le monopole du coeur

Y a des livres qui font fredonner. Chantonner. Du joyeux. Du triste. Du mélancolique.
Tu te délectes des mots. 
On y parle d'une littérature que tu ne lis pas d'ordinaire, et tu aimes quand même, parce qu'il y a ce petit quelque chose qui résonne en toi. Qui chatouille ton coeur.
Il y a tant de niveaux de lecture possibles, qu'à peine terminé tu serais prêt (e) à recommencer le premier chapitre.
Tu aimes beaucoup le tarot, cette idée de "garde contre" que Lise doit mener à bien  pour comprendre sa plus belle histoire d'amour te réjouit. 
Tu cherches avec elle. Tu imagines des possibilités. 
Tu reliras, c'est sûr.

L'Excuse, Julie Wolkenstein, éditions P.O.L

Fil de lecture #8

L'étoile du diable, Jo Nesbo, éditions Gallimard collection Série Noire, traduction Alex Fouillet

vendredi 9 décembre 2011

Chhhhhhhhhhh...t, lis

"Mon nom est Soledad.
Je suis née, dans ce pays où les corps sèchent, avec des bras morts incapables d'enlacer et de grandes mains inutiles.
Ma mère a avalé tant de sable, avant de trouver un mur derrière lequel accoucher, qu'il m'est passé dans le sang." 

Quand tu liras le Coeur Cousu, tu liras sous la délicieuse plume de Carole Martinez, l'histoire de Soledad et de sa famille. Des filles surtout.
Tu liras du surnaturel qui te semblera tellement opportun et naturel que tu y croiras.
Tu frissonneras.
Tu poseras ce livre lourd sur tes cuisses, tu renverseras ta tête en arrière et tu serreras les bras. Pour imaginer plus. Pour imaginer mieux.
Tu sentiras la poussière du sable, mais cela ne te gênera pas.
Tu liras les secrets qui se transmettent chez les filles de cette famille. Tu liras la magie dans les doigts de Frasquita, la mère. Doigts de fées, on la disait sorcière.
Tu liras la méchanceté des simples. La rudesse de la pauvreté.
Parce que tu vois, tu le liras. J'en suis sûre.

"Et comme le monde est plus petit qu'il n'y paraît, comme les routes ne sont pas si nombreuses qui descendent vers le sud, comme les belles histoires ne s'oublient pas, mais se transmettent au gré des époques des régions, des conteuses, et que tout le monde se souvenait des fables [...]"

 Le coeur cousu, Carole Martinez, éditions Gallimard

jeudi 8 décembre 2011

Total respect






Mon aventure aux côtés des éditions Transboréal continue, et de belle manière. Si tu te promènes dans mes autres Jardins, tu sais quel regard je porte sur Dame Nature.


"A quatre pattes dans les feuilles mortes, le nez au ras du sol, retourner les pierres pour voir ce qui se cache dessous. Sortir la loupe pour admirer un être de quelques millimètres. Se demander comment il voit la vie." 


Attention, hein, quand tu retournes une pierre, soulèves une feuille ou déplaces un vieux morceaux de bois, tu le fais tout délicatement, et tu ne te laisses pas distraire par quelque chose qui volerait au-dessus de toi, tu observes, sans trop traîner et tu remets tout bien en place.

Dans ce petit opus Benoît Fontaine nous emmène à la chasse à l'escargot, à travers le monde. 
A travers son monde de naturaliste. Cet univers où tout est détail, où l'oeil et l'oreille sont sans cesse aux aguets. Ce monde à part, une bulle de folie aux yeux des non-initiés, une bulle de délectation et de joie d'enfant pour qui veut bien s'y intéresser.

Ma planète en quelque sorte.


























La quête du naturaliste, Petites observations sur la beauté et la diversité du vivant, Benoît Fontaine, éditions Transboréal

dimanche 4 décembre 2011

Palissade de lapalissades

Si tu hésites sur le fait que l'eau mouille, si tu n'es pas convaincu(e) que sourire t'offre une journée plus agréable que trogner dans un coin, alors tu peux ouvrir L'homme qui voulait être heureux.
Sinon, lis autre chose.

L'homme qui voulait être heureux, Laurent Gounelle, éditions Anne Carrière

samedi 3 décembre 2011

Du domaine du sublime

Tu te souviens, quand tu étais petit(e) et que tu mangeais des cerises. Si tu tombais sur une belle noire, bien joufflue, tu la roulais dans tes joues comme un énorme bonbon, et quand enfin tu la perçais d'un coup de dent, son jus sucré coulait sur ta langue. Tu mâchais lentement et tu suçais le noyau, tout l'après-midi, pour la garder encore, cette cerise.

Les mots de Carole Martinez sont autant de ces belles cerises que tu pourrais rouler dans tes joues. Son écriture donne envie de rouler chaque mot l'un après l'autre et de le dire à voix haute, mais pas trop fort.
Je t'en prête quelques uns,

 MURMURES                                               ESCLARMONDE         

cathédrale Saint-Jean, Besançon
                       EUSSES                                                                              PIERRES

          
              LOTHAIRE               
                              ROSES            FEE                              
                                                       FENESTRELLE

HAGIOSCOPE           


                                         LA LOUE             




Du domaine des Murmures, Carole Martinez, éditions Gallimard         


jeudi 1 décembre 2011

Un peu maso sur les bords





Tu commences à connaître un peu mes habitudes de lectrice: quand je commence, je termine. 
Même si je n'aime pas, même si je saute des lignes (des pages des fois), je termine. Toujours. 
Sauf  Les Bienveillantes. Celui-là je n'avais pas pu, même en sautant des lignes. D'y repenser suffit à me donner la nausée.

J'ai appris au lycée à savourer les pages qui me plaisent et à balayer les autres.
Et là, j'ai bien balayé. Bon faut dire que j'ai un peu abusé. J'avais détesté le premier: Le livre sans nom. Je t'avais prévenu(e), je suis un peu maso. 
472 pages, le deuxième. Et je les ai lues (bon j'ai sauté des lignes, et pas mal de passages sur "comment on assassine un vampire, comment on découpe, comment ça gicle et tout ça").
Mais tout le monde a l'air de trouver ça tellement bien, que je commençais à me dire que j'avais raté un truc à la lecture du premier.
472 pages plus tard je confirme que je n'ai rien raté du tout.

Comme pour pas mal de trucs en fait, je n'ai pas vraiment les goûts de tout le monde. Voilà.







L'oeil de la lune, éditions Sonatines

mercredi 30 novembre 2011

Comme quoi, des fois hein

Delphine de Vigan, je n'avais jamais lu. 
Mon côté râleuse qui se méfie des gens dont on parle beaucoup, ronchonnait sur le fait que forcément, madame de Vigan devait bénéficier de l'effet "compagne de" François Busnel: France Inter, presse, téloche... Bref je doutais fortement.
Alors j'ai empoigné Les heures souterraines (parce que quand même, je n'allais pas tomber dans le panneau et acheter celui dont on parle, d'autant que l'autre est en poche...)

Et là.

Là, j'ai découvert un livre et un auteur.

Les heures souterraines (pour les retardataires de mon espèce), c'est un livre sur l’anéantissement. Au travail.
Comment de tout, par la volonté et le machiavélisme d'un seul, on devient moins que rien. 
Dans ce livre on entend tout. 
On entend le silence de Mathilde, la douceur de sa personne, le paisible de son cocon. Le silence de son bureau. Son nouveau bureau. Sans fenêtre.
Et le bruit s'insinue.
Les toilettes contiguës à son nouveau bureau (écoute: jet d'urine, chasse d'eau, sèche-main), les couloirs et les open-space (les pas des autres, les rires des autres, les copieurs des autres, les sonneries de téléphone des autres), la brasserie (le percolateur, la radio, les autres qui parlent),  le métro (les crissements, les portes, le brouhaha).
Le silence des autres.


Ça m'apprendra. A avoir des préjugés. Je me suis pris une 'tite claque. Voilà.


Les heures souterraines, Delphine de Vigan, éditions Livre de poche

mardi 29 novembre 2011

L'indécision

Je ne sais pas si j'aime Luis Sepulveda ou pas. 
Certaine fois oui, d'autres fois non.
Ses Histoires d'ici et d'ailleurs sont un recueil d'anecdotes ou de coups de gueule qui ont ponctués sa vie.
Certaines pages ont déjà été publiées dans La Montagne.
Et ça sent un peu le livre alimentaire, très irrégulier, dans la qualité des choix, dans l'écriture.
Mais dans l'idée, j'ai envie d'aimer quand même.


Histoires d'ici et d'ailleurs, Luis Sepulveda, éditions Métailié

lundi 28 novembre 2011

S'en remettre au vent

Une nouvelle aventure en compagnie de la collection "petites philosophies du voyage". 
Cette fois-ci, j'ai embarqué à bord de Saturnin avec Christophe Houdaille, j'ai observé quantités d'oiseaux (un albatros m'a jeté un regard intrigué), j'ai entendu le vent claquer dans les voiles (néophyte je n'ai pas retenu toutes les dénominations), j'ai été aux Kerguelen, doublé le Cap Horn (même pas eu peur). On a navigué aux côtés d'énormes cachalots et patienté au soleil dès que le vent se faisait attendre. 
Le roulis des mots ne m'a pas retourné l'estomac...il y a longtemps que je n'avais pas été sur l'eau sans être malade, merci monsieur Houdaille.

"A l'oeil qui le contemple, l'océan ne se présente pas en trois dimensions, mais en deux. Le paysage maritime possède cependant un caractère unique, qui tempère, et même contredit l'impression première de monotonie: son mouvement incessant, son perpétuel renouvellement, indéfiniment modelé par le vent. [...]
Courbes convexes ou concaves s'élançant vers le ciel, crêtes effilées ou mastodontes à la lourde puissance, les lames défilent sous les yeux, rattrapant le voilier, le berçant, le secouant parfois. Soudain une éclaircie déchire le ciel. Les zébrures d'argent défilent le long du bord, comme un rideau de soie qui tenterait d'envelopper le navire." 
 
Le chant des voiles, Petites pensées sur la navigation hauturière, Christophe 
Houdaille,  éditions Transboréal



jeudi 24 novembre 2011

Le coeur qui tape, l'estomac qui se serre, les oreilles qui bourdonnent

C'est inhabituel, je glisse la couverture de ce que j'ai relu hier. 
C'est parce que c'est chez moi. 
L'image, et l'histoire aussi.

Et  pas très loin de moi, cette histoire.

Je l'avais emprunté à la bibliothèque à sa sortie, mais il m'avait brûlé les doigts ce texte. Trop proche. Des points/poings communs dans les faits, un peu, pas tant en réalité. Mais émotionnellement, c'est tellement presque moi que s'en est troublant.

"Tu es mort enfin."
 "Indiscutablement, tu étais fou à lier. Comment ne nous en sommes-nous pas rendu compte à l'époque? C'était une folie insidieuse, tu savais donner le change, aux yeux de tous tu étais juste autoritaire, un peu caractériel."

Le crieur de nuit, Nelly Alard , éditions Folio

mercredi 23 novembre 2011

A la folie

La première fois que j'avais lu La mauvaise rencontre, il n'y a pas très longtemps (ben oui, en plus de lire plusieurs livres à la fois, j'aime assez me replonger dans ceux qui m'ont troublée), j'avais été mal à l'aise et presque agacée. 


Je dis agacée, parce que j'avais deviné vite le "secret" de l'histoire (jeu de mot un peu moyen autour de Philippe Grimbert, l'auteur, qui comme chacun sait a aussi écrit Un secret, plutôt bon d'ailleurs), je m'égare, j'avais donc deviné assez vite, et ça en général, ça me gâche le plaisir. 
Mais, il y a de l'insidieux dans ce texte, et l'insidieux pour le cerner, il faut relire. Et chercher les petites traces qui s'accumulent.
Après ma belle rencontre avec Michel-Ange, en voilà une autre, pas si mauvaise que ça. 

La mauvaise rencontre, Philippe Grimbert, éditions Grasset

mardi 22 novembre 2011

Pas besoin de sucre ni de remuer

Un soir au club se savoure tel quel. 
Une bonne gorgée de jazz, un peu de swing, un bol d'amour, une pincée de désespoir.
Une écriture de miel.
Il suffit de quelques heures pour l'absorber et le laisser fondre délicatement sur la langue.

Un soir au club, Christian Gailly, éditions de Minuit

lundi 21 novembre 2011

Inoubliable rencontre

Si je m'étais doutée qu'un jour je rencontrerais Michel-Ange en vrai. Que je boirais dans les tavernes avec lui, que j'admirerais Constantinople à ses côtés. Que même, je passerais des nuits allongée contre lui.
Le reste, ce sont peu de batailles, peu de rois et des éléphants. 
Enfin un. Et un pont. J'oubliais le pont.

"-Puis-je vous poser une question, maître?
-Mais bien sûr.
-Qu'avez-vous fait toute la nuit à la lueur de la bougie? Avez-vous travaillé au pont?
Michel-Ange sourit de la curiosité naïve du traducteur.
-Non,au risque de te décevoir, non. Je me suis attelé à une tâche bien plus ardue, mon ami. Un vrai défi.
L'artiste sent que la réponse ne satisfait pas entièrement son interlocuteur, qui reste immobile, la main sur la porte.
-J'ai dessiné un éléphant, ajoute-t-il." 

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Mathias Enard, éditions Actes Sud 

dimanche 20 novembre 2011

Mauvaise pioche


J'ai déjà lu plusieurs livres de Rankin. Je n'en ai pas gardé de souvenirs impérissables, mais pas non plus de mauvais.
News Book (que je remercie) avait proposé un partenariat avec les éditions du Masque (que je remercie), et qui concernait Rankin. 
J'étais ravie d'avoir été sélectionnée: enfin un partenariat qui allait me permettre d'écrire une critique élogieuse.
Raté.
Pas d'inspecteur Rebus cette fois-ci.
C'est un roman policier sans intrigue réelle et sans rythme. Je me suis profondément ennuyée, et me suis revue au lycée avec entre les mains "le livre qu'il faut absolument terminer pour demain parce qu'on va avoir une fiche de lecture à rendre"...Une calamité.

L'idée était pourtant alléchante: une bande d'experts en peinture, amoureux d'oeuvres rares, qui organise un casse dans les réserves d'un musée juste dans le but de libérer les tableaux de leurs rêves. 

Je ne me rappelais pas que le style fût aussi niais, peut-être est-ce un problème de traduction cette fois-ci, mais je te livre quelques phrases piochée au hasard, dignes de la VF d'une série télé américaine des 70's.
"La flûte de champagne qu'il serrait dans son poing avait l'air au bord de l'asphyxie." (p20)
"La bouche de Laura restait ouverte sur un cri silencieux, comme si l'arrivée de la police l'avait laissée sans voix..." (p318)
Ne manque que le générique de Magnum.

Je suis assez désolée, j'aimerais bien être bon public et trouver les livres que je reçois extraordinaires, mais cette fois encore c'est impossible.


 Portes Ouvertes, Ian Rankin, éditions du Masque, traduction Stéphane Carn

vendredi 11 novembre 2011

Iran

Quand j'étais petite, l'Iran, c'était la guerre. Les rares fois où j'en voyais des images, ça me terrifiait.

Plus tard l'Iran s'est matérialisé avec B., un client du matin au bar. Il était très beau, il parlait peu, buvait du café, lisait notre Libé, puis l'Equipe et s'en allait jouer aux échecs. Un beau mystère. Et parfois, il s'arrêtait le soir, et là après quelques verres, il parlait.
Beaucoup.
De ce pays qu'il avait fuit. Qu'il aimait, mais qu'il détestait aussi. Il disait que ça lui fendait le coeur mais il n'y retournerait jamais. J'entends encore son bel accent grâce auquel je n'avais plus du tout peur de l'Iran.

Ensuite j'ai lu Persépolis (de Marjane Satrapi). Un autre regard, assez proche de celui de B.

Et aujourd'hui, Le goût âpre des kakis. Exquis. Délicieux. L'Iran du coeur, l'Iran des Iraniens et des Iraniennes, léger. Et lourd, leur coeur.

Le goût âpre des kakis, Zoyâ  Pirzâd, éditons Zulma, traduction Christophe Balaÿ

jeudi 10 novembre 2011

.

On a tous nos morts. Il y a celles qu'on accepte plus facilement que d'autres. Autant d'êtres sont autant de façons de vivre ou de ne pas vivre son deuil. De le faire, comme on dit.
Mathias Malzieu, du haut de sa planète poétique et fantastique, partage la douleur qu'il a subi à la mort de sa mère. Il ne s'étale pas, ce n'est pas larmoyant, c'est une métaphore qui se file au long des pages. Ses mots si décalés et si justes en même temps; il écrit tout haut les angoisses et les questions qui assaillent tout un chacun.























"Vous pouvez toujours organiser ça cérémonieusement, [...] elle est déjà partie, c'est truqué. Vous ne l'aurez pas. Je vous assure que c'est truqué. Elle n'est pas là-dedans, elle est déjà loin, je la connais, elle est espiègle, on ne peut pas l'attraper. Les espiègles, on ne peut pas les tuer. Elle prend son élan pour revenir, ne lui prenez pas son élan, ne touchez pas la boîte comme ça, vous allez lui faire mal avec vos fleurs."

Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi, Mathias Malzieu, éditions J'ai Lu 

mercredi 9 novembre 2011

Fil de lecture #7

Ivresses du fils, Daniel Arsand, éditions Stock collection Ecrivins

mardi 8 novembre 2011

ça casse pas trois pattes à un canard

...y a des expressions qui viennent on ne sait d'où. Des livres aussi.

Dans la liste de mon défi ABC, j'avais glissé un polard qui me semblait attirant. 
Un écrivain qui est aussi scénariste, et "un roman noir surprenant, d'une effroyable cocasserie" disait la quatrième de couv.
Une effroyable cocasserie, au premier abord, j'avais du mal à visualiser. 
Après la lecture, je comprends bien: une effroyable cocasserie est une façon masquée de dire qu'on est ahuri (cf l'effroi) devant autant de niaiserie ( cf cocasse).
L'idée, ce sont les méchants (riches, hauts-placés, et pédophiles) contre les gentils (moins riches, enfances malheureuses, pas pédophiles).
On  devine assez vite qu'à la fin ce sont les gentils qui gagneront. 
Et ils gagnent.

Le cul des anges, Benjamin Legrand, éditions du Seuil


jeudi 20 octobre 2011

Mignon tout plein

Je n'avais jamais lu Barbara Constantine, vu le succès de ses livres, j'étais méfiante. Et j'ai eu raison. C'est joli, c'est gentil, c'est guimauve et bons sentiments. 
J'ai lu vite et jusqu'au bout, curieuse de voir si ce que je devinais, s’avérerait. Tout est prévisible, mais le ton est frais et les images qui trottent dans la tête sont mignonnes.
Mignon, voilà le mot juste, et ce n'est pas nécessairement un compliment.

Nb: peut être utile si tu as besoin de conseils sur la plantation, l'entretien et les façons de cuisiner les tomates.

Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom, Barbara Constantine, éditions Calmann-Lévy


dimanche 16 octobre 2011

Encore un Gallay, et la mer

J'avais beaucoup aimé Les Déferlantes et son ambiance bord de mer en hiver.
J'ai sans hésitation inséré Seule Venise dans mon challenge ABC. C'est pareil mais c'est différent. La mer, l'eau, très présente encore, des solitaires et des solitudes qui se rencontrent. Mais il fait beaucoup plus sombre à Venise qu'à La Hague, on y respire moins, l'oppression est plus forte. 
C'est encore une femme que Claudie Gallay emmène se perdre et se retrouver dans Venise. Ce sont encore des hommes à chats qu'elle y croise.
Je l'ai dit, c'est pareil mais c'est différent.

Seule Venise, Claudie Gallay, éditions du Rouergue

Elle est à toi, cette chanson

Une petite déception à la lecture de mon second opus de la collection. J'aime beaucoup les histoires de chanson. J'aime les gens qui aiment chanter, j'aime ceux qui écrivent des chansons, alors je pensais fredonner à longueur de pages. 
Et je n'ai pas fredonné, tellement pas que je n'avais rien à dire sur ce texte, jusqu'à ce que Minou me rappelle le challenge qu'elle a lancé à propos de cette collection.  
La suite s'annonce meilleure.


L'âme de la chanson, Petite esthétique des refrains populaires, David Gille, éditions Transboréal



vendredi 14 octobre 2011

Petits arrangements entre amis

La vie c'est une succession d'arrangements qui se croisent, se télescopent, s'évitent. On s'arrange. On s'arrange pour ne pas s'arrêter sur toutes les petites déceptions. On s'arrange pour lisser l"ambiance: au boulot, en famille, avec son amoureux, parce qu'on ne va pas se pourrir tous les jours avec des petites choses qui nous agacent, parce qu'on ne va pas gaspiller son énergie inutilement pour expliquer à son collègue de bureau que sa façon de faire n'est pas terrible, parce que pour lui, la nôtre n'est sans doute pas l'idéal. Parce qu'on ne va pas quitter son amoureux s'il déteste le film qu'on aime. Parce qu'on ne peut pas passer entre les gouttes de toutes les réunions de famille.

Il y a ceux qui manient la méthode allègrement et s'en contentent, il y en a qui n'y arrivent pas du tout, il y a une majorité d'entre-deux, pour qui des fois ça suffit et d'autres fois c'est intolérable, de s'arranger.

Cet été-là, c'est le grain de sable qui enraye la machine. C'est le détail qui met chacun devant sa propre solitude. 
Trois couples, amis, un week-end à la mer, comme tous les ans. Sauf que cette année, ils se voient.

Ce n'est pas triste, ce n'est mélo, ce sont des histoires d'amour et d'amitiés, si simples et si compliquées.

























Cet été-là, Véronique Olmi, éditions Grasset

jeudi 13 octobre 2011

K tastrophique

Je m'attendais à une parodie grinçante et drôle, je suis tombée sur un texte pour ados fans de séries californiennes. 
Ben zut alors.
C'était le K du défi.

Rêves de garçons, Laura Kasischke, éditions Christian Bourgeois, traduction Céline Leroy

lundi 10 octobre 2011

L'autre Mankell

Le Mankell que tout le monde connaît, promène son inspecteur Wallander au travers d'enquêtes les plus éprouvantes les unes que les autres. On sait, en le côtoyant, qu'il aime les personnages cabossés, les univers reculés, les paysages de Scanie. On sent bien qu'il est le cousin proche de son inspecteur, on devine son humanité au fil des livres, on l'imagine vieillir et s'émouvoir. 
Et puis, on lit Les chaussures italiennes. Pas de Wallander dans les parages. Pas de crimes horribles. Un roman.
Un roman à la lecture duquel j'ai été tentée d'habiller Fredrik Welin des traits ridés et du regard profond de Henning Mankell.
Tu sais que je ne raconte que très rarement les livres, je préfère souffler sur les sensations qu'ils offrent. Celui-là donne envie de regarder en arrière, sans nostalgie, juste avec recul et honnêteté. Il caresse le coeur et fait fredonner, alors qu'il assied le lecteur face à des réalités peu réjouissantes d'ordinaire.
Je ne sais pas si tu as vu Les invasions barbares, il lui ressemble. La même trempe, la même douceur, la même horreur sans révolte. 
Plus tu lis, plus ton ventre se tord. Comme quand tu attends une nouvelle importante. Comme quand tu attends ton amour. Comme quand tu attends un résultat. Et dans le même temps il t'enveloppe: un cocon, un peu froid par moment et qui se réchauffe les pages suivantes.
Il bouleverse.   

Les chaussures italiennes, Henning Mankell, éditions du Seuil, traduction Anna Gibson

vendredi 7 octobre 2011

Une douceur à laisser fondre sur la langue

Un livre de printemps, un peu midinette...mais tellement suave. 
Il y a celles et ceux qui détestent sa facilité, et les autres dont je fais partie qui l'ont savouré, plutôt dévoré. 
C'est un film de Lelouch, c'est Nathalie Baye dans En toute innocence, c'est le sourire de Julia Roberts, c'est un café gourmand sur une terrasse.
C'est Valérie, relookée par ses copines pour ses quarante ans, qui plutôt que de monter dans le bus qui l'emmène au boulot, marche jusqu'à la gare et s'achète un billet de train. 
C'est toute la simplicité de la vie, c'est ne plus accepter ce qui contraint et suivre ses élans, c'est dire oui à un sourire. 
Oser. 
Etre.
Croquer.
Mordre.
Si tu te laisses emmener, c'est un vrai câlin ce livre.

Les poissons ne connaissent pas l'adultère, Carl Aderhold, éditions  JC Lattès

mercredi 5 octobre 2011

J comme jamais contente

La râleuse est de retour. 

Le livre de Jonas Jonasson était parfait en J dans mon challenge ABC, deux J pour le prix d'un, un titre qui titillait mon imagination, une photo en couverture un peu étrange, et encore une fois tout tombe à plat. 
C'est l'histoire d'Allan, un centenaire assez loufoque qui fuit sa maison de retraite le jour de ses cent ans. Ce qui lui arrive par la suite, de rencontres incongrues en rebondissements "monthy pythonesques" est plutôt agréable à lire et drôle. Tout ceci est entrecoupé de flash-back illustrant les cent ans de cette vie hors du commun. Une ou deux premières anecdotes inattendues et ensuite tout est construit sur le même rythme, le même schéma et les mêmes historiettes, transposées selon l'époque et leur lien avec la grande Histoire.
Cela m'a lassée rapidement.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire et se fit la malle, Jonas Jonasson, éditions  Presse de la Cité, traduction Caroline Berg

lundi 3 octobre 2011

L'été Despentes douce

Pas vraiment douce en fait. Je n'avais jamais rien lu de Virginie Despentes, et je n'avais rien lu sur ce livre-là. Apocalypse Bébé. Je savais pour le prix Renaudot, et je savais qu'il avait été beaucoup lu.
Et je crois que je n'aime pas beaucoup ce livre. Plutôt je ne suis pas adepte du style Despentes. Ce style qui se veut un peu trash, un peu la fille du milieu qui sait comment tout se passe et qui ne s'offusque de rien, qui écrit comme on parle dans ce monde de toxicos qui se croient totalement libres quand ils sont totalement dépendants de tout.
J'avais deviné la fin assez vite en plus.


Apocalypse bébé, Virginie Despentes, éditions Grasset

jeudi 29 septembre 2011

Mon H

"Les chiens pioncent, la lampe à gaz chuchote. La nuit ne tolère que le bruit d'un verre qui glisse sur la table et de l'Opinel qui tranche le pain. La salive s'avale, le tabac s'enroule et une mine se promène sur un cahier. J'ignore toujours ce que j'aime dans ce métier qui n'en est pas un. J'ignore pourquoi je suis heureux, assis sur le pas de la porte, à extraire du silence les murmures de la nuit. C'est devenu un rituel, un cérémonial réglé, dont je ne saisis pas toute l'ampleur."

Blaise Hofmann est le H de mon challenge ABC,  et c'est le H de bonheur. Ce texte relate la vie, la dureté, la solitude, et la sérénité du berger. Parce que tu vois dans la vraie vie, il y a encore des gens qui choisissent (ou pas) de conduire des troupeaux à l'alpage et de vivre à leur côté pendant quatre ou cinq mois. Des hommes qui aiment leurs brebis, les agneaux et les chiens, qui leur parlent quand la solitude est trop lourde à porter.
Avec Estive, on attrape son bâton de marcheur et on grimpe. On y va. On respire les fleurs des pâtures, on voit le soleil se lever, on est trempé quand il pleut et on est inquiet quand le passage est beaucoup trop escarpé que les pierres roulent sous les pas des bêtes et que ouf! celle-ci a failli déraper. On a froid la nuit, on a soif aussi quand le soleil cogne, alors on aime qu'un relayeur arrive pour deux jours et on redescend se rincer le gosier. On fait le tour de la saison et bientôt sonnera l'heure de la désalpe.



Estive, Blaise Hofmann, éditions Zoé Poche

vendredi 23 septembre 2011

Sniff-han

Ce titre c'est un cri de désespoir. Désespoir de l’Âne avec un grand A. 
Il était fier qu'on le dessine et qu'on en fasse le personnage principal d'une série dessinée, et puis voilà qu'il se retrouve avec le cerveau de Jean-Marie Bigard. Et ça lui plaît moyennement. Très moyennement même. 
Il se trouve somme toute assez beau, le trait lui convient...mais ces mots, d'où sortent-ils?
Tout y passe, les homosexuels, les femmes, les cabossés, le voile...un humour à la Brice Hortefeu, en somme.
En exergue, il est dit qu'on va le haïr au premier degré cet âne, mais l'adorer au second degré. Je n'ai pas atteint le second degré. Il n'y est pas. Il n'y a pas de second degré dans "Messieurs, pour bien connaître votre future femme avant de la conduire à l'autel, emmenez-la à l'hôtel" (trop drôle non? J'ai un peu mal de recopier de telles inepties sur mon blog), je ne citerai aucunes autres de ces "pensées" qui sont toutes du même acabit.

Et moi qui l'attendait avec impatience ce livre puisqu'il est un partenariat Babelio et les Editions A Contresens. Ma première participation au challenge Masse Critique de Babelio; j'étais fière d'avoir été tirée au sort et me préparais à écrire une chronique dithyrambique sur un texte qui m'aurait chaviré. Je n'ai pas seulement été chavirée, il s'agit d'un réel naufrage. Et désormais, je vais devoir assumer d'avoir cette bande dessinée dans ma bibliothèque. Pas facile.


Âne à thèmes, Les pensées de l'âne noir, Guy Michel, éditions A Contresens

lundi 19 septembre 2011

Prodigieuse écriture

Tracy Chevalier est en passe d'entrer dans le club de mes auteurs favoris. J'avais lu avec délectation La jeune fille à la perle, et voilà que je viens de terminer Prodigieuses créatures
Magnifique. Une écriture (une traduction) toute en finesse et en fluidité. Une Tracy Chevalier toujours aussi désireuse de mettre en avant la condition de la femme par le passé...
La femme dans la société, la femme intelligente qui plus est, passionnée, passionnante.
Parce que tu vois, cette auteure, elle a à coeur de souligner que depuis toujours le monde avance avec les femmes et même parfois grâce à elles. En nos temps "modernes" elle mériterait d'être lue sur la place publique afin que ses mots s'insinuent dans toutes les oreilles convaincues que la femme n'a pas sa place partout.
Prodigieuses créatures touche à la science mais d'une façon absolument pas rédhibitoire. Tout en délicatesse et en  subtilité. 

Prodigieuses créatures, Tracy Chevalier, éditions Folio, traduction Anouk Neuhoff

vendredi 16 septembre 2011

ça bat

Ces quelques minutes ou ces quelques heures que l'on garde tous, précieusement dans notre boîte à secrets. Ces instants qui nous liquéfient et font battre notre coeur à tout rompre dès qu'on y songe, ou qu'un mot, une image ou un son, nous les rappelle. Une odeur, une chanson, un bruit, une lumière, un froissement: tout est gravé. Tout est resté intact. Le coeur a la mémoire dure, infaillible.
C'est tout ça, ce texte.

Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Stefan Zweig, éditions Livre de poche, traduction Olivier Bournac et Alzir Hella


vendredi 9 septembre 2011

14 brosses à dents

Dernier point page 254. 
Ce livre m'a rappelé Le bizarre incident du chien pendant la nuit. 37 lettres. 
Les chiffres, la limite entre l'extrême sensibilité et la douce folie. 12 mots.
Cette Grace et ses différences...N'avons-nous pas tous quelques folies douces qui s'apparentent aux siennes?
Evidemment on n'use pas d'un stratagème insensé pour piquer la banane de celui qui est derrière nous à la caisse, parce que si on ne la fauchait pas cette banane l'équilibre de notre panier de courses, voire de notre soirée, (voire pire encore) serait fortement compromis, mais on a bien ces p'tites habitudes qu'on trouve "normales" en comparaison à celles des autres qui nous agacent, nos p'tites manies sans lesquelles on a l'impression que les choses vont de traviole, les manies des autres qu'on trouve absolument stupides. 1 rayon de soleil.
Ces êtres qui déraisonnent, qui dépareillent, qui ne rentrent pas dans le moule. Qui aiment totalement, qui détestent indubitablement, qui ressentent absolument, qui vivent sans concession, ou plutôt SI : avec beaucoup de concessions, mais les leurs. Celles qu'ils se choisissent ou s'imposent. 7 qui. 
Même si c'est dans la douleur, ce sont les leurs. 
Ces femmes et ces hommes que les autres jugent, parce que ça ne se fait pas de vivre selon ses propres dogmes. 

"La vie c'est se brosser les dents, se préparer un sandwich, regarder le journal télévisé ou attendre le bus. Ou marcher. 
Chaque jour des milliers d’évènements minuscules t'arrivent, et si tu ne les observes pas, si tu n'y prends pas garde, si tu ne les captes pas et ne fais pas en sorte qu'ils comptent, tu pourrais les rater.
Tu pourrais rater intégralement ta vie."

Tu pourrais rater intégralement ta vie, Toni Jordan, éditions Héloïse D'Ormesson, traduction également 

mercredi 7 septembre 2011

mardi 6 septembre 2011

Le mur du fond

Les critiques s'emballent à propos de ce livre, sans doute parce que ce qu'Arto Paasilinna a écrit précédemment était plutôt de bonne qualité. 
La couverture ainsi que le titre sont alléchants, pourtant la mécanique du Potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison ne fonctionne pas à tous les coups.
L'absurde est là, les personnages au comportement totalement improbable mais qui évoluent le plus naturellement du monde dans un univers loufoque aussi. 
Tout y est. 
Mais il y a ce fond. Dérangeant et au travers duquel je n'ai pas su passer. Je pense que pour qui ne s'y arrête pas, la lecture de ce livre prête à rire, mais je n'y suis pas parvenue.
Cette idée de séquestrer les malfaisants afin de leur faire payer leur faute en les obligeant à accomplir un travail de forçat au fond d'une mine reconvertie en champignonnière ne m'extorque pas un sourire.
J'essaierai de m'y replonger sous un autre angle, pour voir.

Le potager des malfaisants ayant échappé à la pendaison, Arto Paasilinna, éditions Denoël, traduction Anne Colin du Terrail

mercredi 31 août 2011

jeudi 25 août 2011

???

L'inconscient a ses raisons dans lesquelles la raison elle-même se laisse engloutir. 
J'ai acheté Les Déferlantes, JE ne l'avais pas lu. 
Enfin le JE avec qui je vis au quotidien ne l'avait pas lu. Parce que dès les premiers mots, j'ai su que l'autre, le JE qui dévore mais qui garde pour lui les choses qu'il a peur qu'on digère mal, celui-là, ce JE-là, l'avait bien lu. Et beaucoup aimé sans doute, au moins autant que ce que je l'ai aimé cette fois-ci.
Ce texte de Claudie Gallay est magnifique, tout en finesse et en sensation, je pourrais même dire qu'il est inoubliable...si je ne l'avais pas enfoui dans mes cases à mystères. Je suis toujours époustouflée et épouvantée de voir que ce cerveau qui m'appartient vit une partie de sa vie sans moi. 
On le sait, bien évidemment depuis longtemps, depuis l'école, et puis d'autres fois où on a bien vu qu'on planquait des trucs dans les tiroirs de la mémoire, mais avec le temps qui passe on s'attend moins à ce que cette espèce d'air-bag intervienne.
C'est sûr que Les Déferlantes, ça remue. C'est sûr que ça ouvre des portes chagrines, c'est sûr que des douleurs resurgissent, c'est sûr. Mais c'est aussi de tellement belles images, des odeurs, des couleurs, des frissons.
Peut-être que je vais l'oublier encore, et avoir le plaisir de l'ouvrir à nouveau, pour le lire encore. 

Les Déferlantes, Claudie Gallay, éditions du Rouergue

lundi 22 août 2011

Fil de lecture #4

Les larmes de Tarzan, Katarina Mazetti, éditions Babel, traduction Léna Grumbach et Catherine Marcus

vendredi 19 août 2011

La vie

Je m'attendais à encore plus. 
Je ne suis pas déçue, ce n'est pas ça. 
J'en attendais trop. 
Il est juste beau et simple. 
Des mots choisis, des sentiments, des questions, des espérances, des déceptions. Des roses, des collants, des robes, de la sauce au vin rouge. 
Juste la vie, si simple et si grandiose.


J'ai pensé à Cinéma Paradiso au fil des pages. A Mastroianni aussi. 
J'ai pensé à l'Italie. J'ai vu l'Islande. Je me suis vue dans mon jardin, et j'ai revu ma mère.
Étrangement je n'y ai pas associé de partition musicale. La musique de la vie lui suffit. Le silence de l'abbaye et de la roseraie y sont peut-être pour quelque chose.

Cet été est décidément ponctué de lectures troublantes. Celle-ci sera un de mes plus jolis souvenirs, mais je ne change pas d'avis à propos des roses.

Rosa Candida, Audur Ava Olafsdottir, éditions Zulma, traduction Catherine Eyjolfsson


Fil de lecture #3

Confessions d'une radine, Catherine Cusset,  éditions Gallimard

dimanche 14 août 2011

Petite philosophie du voyage

Ce titre, c'est le nom d'une collection que je viens de découvrir, et qui rassemble de belles émotions en humanité et en écriture. 
Le rythme de l'âne, Petit hommage aux baudets, grisons et autres bourricots  retrace les voyages de Mélanie Delloye avec ses ânes.
Elle nous emmène en balade à travers l'Europe, ou juste au bout du village, au rythme de ses protégés.
C'est un petit livre empreint d'une simplicité et d'une poésie rare.

Le rythme de l'âne, Petit hommage aux baudets, grisons et autres bourricots , Mélanie Delloye,  éditions Transboréal

**J'ajoute ici une note de l'éditeur:
Transboréal est une maison d'édition qui veut promouvoir le travail d'auteurs, d'illustrateurs et de photographes ayant fait preuve d'abnégation et de courage lors d'études ou de voyages au long cours marqués par une réelle connivence avec le milieu humain et le monde naturel. 

vendredi 12 août 2011

Si j'aurais su, j'aurais pas lu

Si comme moi, ce que tout le monde aime, c'est pas trop ton truc, en général, ne pose pas ta main sur Le livre sans nom. Ce bouquin n'a pas plus d'intérêt que de nom.
Je suis totalement responsable de mon choix, je fainéantise un peu cet été, et ne me préoccupe pas trop des critiques littéraires en qui j'ai confiance. Et puis j'aime bien prendre des livres au hasard, comme ça. Et c'est publié chez Sonatine, d'habitude leurs choix me plaisent.
Mais là...
C'est le sommet du livre à deux balles. Que pourtant énormément de gens lisent et trouvent "génial", "énorme", "mais c'est trop top!! hin hin"...
Le pire de tout, ce sont les vampires. Oui oui, il y a des vampires, et du sang à gogo, le tout rythmé par une écriture bon marché.
D'aucuns y voient du Tarantino, sauf que Tarantino est un perfectionniste qui a de l'humour et de la culture.
Mais là...
Alors je veux bien prendre du recul, second degré, troisième degré, soixante-troisième degré...
Mais là...
En fait ce qui fait le succès de ce livre, c'est l'anonymat de celui ou celle qui l'a écrit...Si ça s'trouve c'est même un vampire, et il préfère rester discret de peur de se jeter sauvagement sur chaque journaliste qui l'interviewerait (humpf je suis contaminée).
Je ne peux t'empêcher d'être tenté(e), mais tu ne diras pas que tu n'étais pas prévenu(e).

Le livre sans nom, éditions Sonatines

mercredi 10 août 2011

Fil de lecture #2

L'ombre de ce que nous avons été, Luis Sepulveda, éditions Métailié, traduction Bertille Hausberg

lundi 8 août 2011

Des pages à tourner

J'ai été à la librairie, et j'ai rempli mon cabas.

Et j'ai lu d'une traite un autre livre de Fabio Geda, qui s'intitule Dans la mer il y a des crocodiles.
Il ne m'a pas fait le même effet que le précédent, bien qu'il soit tout aussi intéressant.
Il s'agit de l'histoire vraie d'un jeune clandestin Afghan, Hazara plus exactement, une ethnie chassée par les talibans.
Ce dialogue entre Enaiatollah (le jeune) et Fabio Geda nous emmène au coeur du Moyen-Orient, dans un monde qu'on a du mal à imaginer à la même époque que la notre. 
On a beau se documenter, être attentif, c'est toujours inimaginable et intolérable de réaliser la persécution gratuite.

"Ça se passe comme ça chez nous.
Les talibans ont un dicton: aux Tadjiks le Tadjikistan, aux Ouzbeks l'Ouzbekistan, aux Hazaras le Goristan.
Gor signifie tombe."

Dans la mer il y a des crocodiles l'histoire vraie d'Enaiatollah Akbari, Fabio Geda, éditions Liana Levi, traduction Samuel Sfez

jeudi 4 août 2011

Les Indiens et tout le reste

Je viens de le terminer. 
Le livre qui aura troublé mon été.
C'est l'histoire d'Emil, un petit Roumain de treize ans qui vit à Turin en situation irrégulière et qui part à la recherche de son artiste de grand-père, à travers l'Europe.
Dit comme ça, ça n'a l'air de rien, et pourtant il y a tout, dans ce livre. La vie en pointillé et en danger de ces enfants-là, leur parachutage dans un monde d'adultes beaucoup trop tôt, beaucoup trop brutalement, beaucoup trop crûment. 
Un véritable western des années 2000, empreint de la poésie et de la naïveté de l'enfance.
"J'avais dit en mon for intérieur: Si tu me fais retrouver la balle, je jure que je dirai non à chaque fois que Mihai m'invitera à aller jeter des pierres sur la cloche de l'Eglise Noire, même si c'est la plus grande de toute la Roumanie. Et je ne parlerai plus jamais de ce que tu sais avec Vior. Et quand il me dira "regarde", moi je m'en irai. Je le jure. J'avais fait quatre fois le signe de croix, pour que ça marche mieux. Puis je m'étais allongé sur le sol, en posant ma joue sur le carrelage humide, et j'avais fermé un oeil. La silhouette évanescente de la balle m'était apparue immédiatement, trouble entre les moutons de poussière, derrière le pied du buffet.
J'avais pensé: Dieu existe.
Mais quand j'avais prié encore plus fort pour qu'il ne laisse pas ma mère mourir et qu'avant l'aube, pourtant, elle avait soufflé par le nez comme si elle était enrhumée et qu'elle n'avait plus pu bouger, alors j'avais compris que Dieu était un manipulateur, qui n'existait que quand ça lui chantait."
J'aurais pu te faire goûter plein d'autres parts de ce bel ouvrage, parsemées de jolis et difficiles mots, parce qu'Emil, il recopie et apprend les mots qu'il trouve beaux et compliqués quand il les lit ou les entend.

Je ne le répéterai pas: ce livre est un bijou.

Pendant le reste du voyage, j'ai tiré sur les Indiens, Fabio Geda, éditions Gaïa, traduction Augusta Nechtschein

mardi 2 août 2011

Le cri des feuilles qui meurent

C'est toute la douleur, la poussière et la dureté de l'Afrique.
Toute la chaleur aussi.
Et tout l'espoir.

Le cri des feuilles qui meurent, Libar M. Fofana,  éditions Gallimard, collection Continents Noirs


jeudi 14 juillet 2011

Ne maudissons pas ce M-là

J'ai toujours apprécié le côté auteur compositeur interprète poète fou furieux de Mathias Malzieu. Je n'avais jamais ouvert ses livres. Je les avais tâtés, soupesés, retournés, mais je ne saurais pourquoi, jamais ouverts.
Jusqu'à hier.
De la féerie de l'extraordinaire de la poésie à chaque page. Que ça ne s'arrête pas se dit-on avec des mélodies plein la tête et des étincelles plein les yeux. 
Ses livres sont aussi lunaires et électriques que ce petit homme, ils ont aussi sa maladresse qui leur donne un côté attendrissant.
























Le côté sombre de la vie y est palpable à chaque mot, mais on a l'impression qu'on peut le chasser d'une  pichenette, avant de se le reprendre en pleine face. J'aime beaucoup cette idée de faire la nique à la dureté de la vie bien qu'on sache très bien qu'au final c'est elle qui l'emportera.

"Joe est mort en tombant d'un arbre. Il avait trente-cinq ans et il grimpait dans les arbres depuis toujours. Jamais il n'était tombé. 
Il s'est penché pour attraper un écureuil, il est tombé, tête le première, mort sur le coup.
Maintenant qu'il est fantôme, il s'amuse à tomber des arbres de bien plus haut que le jour de sa mort et ça ne lui fait plus rien.
Seulement, ça le rend un peu nostalgique et il se met à traiter les écureuils de "connards d'écureuil de merde".
Extrait de 38 Mini Westerns (avec des fantômes) 


La Mécanique du Coeur est un album qui accompagne le livre qui porte le même titre.
Un conte en mots et musique dont on peut se délecter sans modération.

 38 Mini Westerns (avec des fantômes)  et La Mécanique du Coeur, Mathias Malzieu, éditions J'ai Lu 

vendredi 8 juillet 2011

Fil de lecture #1

Entre le chaperon rouge et le loup, c'est fini, et Entre Dieu et moi c'est fini, Katarina Mazetti, éditions Babel, traduction Max Stadler et Lucile Clauss 

mercredi 6 juillet 2011

Dans l'tiroir

Si quelqu'un a lu ce livre: Polichinelle de Pierric Bailly, je veux bien une explication de texte. 
Je n'ai rien compris, ni au style, ni à l'histoire. Enfin l'idée principale, des jeunes qui s'emm... pendant les grandes vacances ça va, ce sont les digressions qui m'ont laissée totalement sur la touche. Je n'ai pas vu où ça allait, ni d'où ça venait.
J'ai eu l'impression d'avoir pris un truc de fou et de lire des mots les uns après les autres sans arriver à les connecter entre eux.
Je suis plutôt une adepte de style originaux, mais là...



















Polichinelle, Pierric Bailly, éditions P.O.L

mercredi 29 juin 2011

Atmosphère dégradée

Ce matin, ça commençait bien, une jolie chanson de Barbara dans la tête, je mets un CD pour entendre sa belle voix. 
Je chantonne, il faut que j'aille faire les courses seule pour la première fois depuis décembre. J'ai dit que j'essaierais. J'y vais, pas très fière. Les vraies courses. Deux heures et demies plus tard, je suis de retour. Une heure de plus que la normale, et pas facile. Mais c'est fait. 
Je range ce qui doit être mis au frais, et je reprends mon livre: L'envoûtement de Lily Dahl.
L'espèce de malaise qui m'avait poussé du coude pendant les courses revient. Une atmosphère pesante. Exacerbée par ce livre. Pesant aussi. On est si près de cette Lily que nos journées un peu désappointantes se rejoignent. Alors je lis pour faire fi de cette oppression. Mais qu'est-ce qui se prépare de si terrible pour que le ressente déjà alors qu'il fait si beau et qu'à première vue tout va bien. Je ne néglige pas mes antennes, elles ne m'ont jamais trahie.

Alors je crois que j'ai beaucoup aimé ce livre, les rapports profonds mais si particuliers entre les personnages, le texte (traduit), la peinture, j'ai l'impression de l'avoir vue...Mais il n'a pas choisi le bon jour pour me faire de l'oeil.







L'envoûtement de Lily Dahl, Siri Hustvedt, éditions Actes Sud, traduction Christine le Boeuf

vendredi 24 juin 2011

Brrr l'Islande

Il est des livres dont on sait dès qu'on les a dans les mains qu'ils nous mèneront au bout du monde. Jon l'Islandais, c'est encore plus.
On fait sa connaissance alors qu'il est âgé de sept/huit ans et on le suit jusqu'à la fin de sa vie. Et quelle vie. Une vie d'enfant esclave enlevé à sa terre d'Islande pour être au service de la bourgeoisie de Bristol. Son seul objectif: retrouver sa mère.
On est au XVème siècle. Il n'y a que la mer pour partir.  Et on le suit, la marine de l'époque, le bouche à oreille qui dit qu'un Christophe Colomb de Gène a découvert les Indes. Ceux qui y croient. Ceux qui n'y croient pas. Ceux qui, comme Jon  en rêvent. Et sa vie, ses amours, ses ivresses, ses batailles, ses déceptions; on oublie parfois qu'au XVème siècle des hommes et des femmes vivaient, et mouraient, de la peste, de faim, de froid.  On les voit en peinture, on omet de les imaginer en chair et en os. 
C'est ça, Jon l'Islandais, les gens du XVème en vie.

Jon l'Islandais, Bruno d'Halluin, éditions Gaïa

mercredi 22 juin 2011

ARRRRGH

L'impossible est arrivé. J'en suis toute retournée. Je culpabilise presque, alors qu'au fond je n'y suis pas pour grand-chose. Ou peut-être que si. Non. Je n'ai pas aimé un livre de Philippe Claudel. Oui ça se peut un truc comme ça. 

L'Enquête, ça s'appelle. Je n'ai rien compris, je m'en veux un peu, mais je ne réessayerai pas, j'ai détesté le style aussi. D'habitude je me plais dans l'absurde. Cette fois non. 
Une Enquête menée par un Enquêteur. Les Méchants, les Gentils. Le Policier, le Vigile, le Guide, l'Entreprise. L'idée m'avait pourtant alléchée,  un homme dépêché au sein d'une grande entreprise afin de tenter de comprendre la ou les raisons qui pousse(nt) bon nombre de salariés au suicide.
Je suis vraiment déçue Monsieur Claudel de ne pas avoir pu vous suivre dans cette aventure-là.
A la prochaine.


L'Enquête, Philippe Claudel,  éditions Stock

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