Ce matin, ça commençait bien, une jolie chanson de Barbara dans la tête, je mets un CD pour entendre sa belle voix.
Je chantonne, il faut que j'aille faire les courses seule pour la première fois depuis décembre. J'ai dit que j'essaierais. J'y vais, pas très fière. Les vraies courses. Deux heures et demies plus tard, je suis de retour. Une heure de plus que la normale, et pas facile. Mais c'est fait.
Je range ce qui doit être mis au frais, et je reprends mon livre: L'envoûtement de Lily Dahl.
L'espèce de malaise qui m'avait poussé du coude pendant les courses revient. Une atmosphère pesante. Exacerbée par ce livre. Pesant aussi. On est si près de cette Lily que nos journées un peu désappointantes se rejoignent. Alors je lis pour faire fi de cette oppression. Mais qu'est-ce qui se prépare de si terrible pour que le ressente déjà alors qu'il fait si beau et qu'à première vue tout va bien. Je ne néglige pas mes antennes, elles ne m'ont jamais trahie.

L'envoûtement de Lily Dahl, Siri Hustvedt, éditions Actes Sud, traduction Christine le Boeuf