Au lycée, j'ai ingurgité Citizen Kane à n'en plus pouvoir. Il faisait partie des films incontournables au programme de mon option cinéma. Pas facile au début (à quinze ans fin des années 80, Orson Welles ne faisait pas franchement partie de nos rock-stars de prédilection), j'ai appris à aimer et apprivoiser ce chef-d'oeuvre du cinéma, puis s'est amorcée la période ou mes camarades et moi, on n'en pouvait plus de Citizen Kane, de Hearth et son Rosebud. Les années ont passé, la magie a opéré, l'indigestion est loin derrière, et celui-là, autant que Le Mépris (Godard), Le Septième Sceau (Bergman), M. le Maudit (Fritz Lang) et les autres sont bien rangés dans les cases de ma petite tête et je les retrouve avec délice désormais.
Et voilà que cette semaine je prends totalement au hasard un livre dont je n'ai jamais entendu parler, de l'auteur non plus d'ailleurs. Et me revoilà dans Citizen Kane. Ou presque.
Tout au long du livre (qui n'a absolument rien de commun avec ce film), des images ou des sons venaient se superposer aux mots que je lisais. Juste à cause du mystère que le personnage central entretient sur son identité et son histoire. Un véritable bonheur au fil des pages, qui justifie sans conteste de se frotter à toutes les cultures, même celles qui nous semblent trop obtuses, même quand on a quinze ans. Surtout quand on a quinze ans.
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Welles, image du web |
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Le Mépris |
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M. le Maudit |
L'Homme sans empreintes, Eric Faye, éditions Stock