samedi 8 juin 2013

Mange, tu ne sais pas qui te mangera

C'était un samedi d'avril. Il aurait pu faire beau. Il tombait des cordes. Des seilles. 
Tu attendais, attablée contre la vitrine d'un bistrot. Tu avais un petit livre glissé dans ton sac. Un café insipide posé devant toi. Pour en passer le goût, tu as pris le livre.

Tu avais lu Le Pingouin, tu t'attendais alors à quelque chose de saugrenu. Tu ne fus pas déçue. Tu dégustas cette cinquantaine de pages. Attablée, à savourer les plats décrits au fil des pages, tu en oublias ton café, qui ne méritait pas meilleur sort.

Il te fallut demander un verre d'eau pour faire passer le goût de la fin. Pour le goût du café, il était trop tard.

Truite à la slave, Andreï Kourkov, éditions Liana Levi - Piccolo


2 commentaires:

  1. J'avais dit : plus jamais, Kourkov me fatigue, mais là... tu me tentes!

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    1. J'avais dit "plus jamais Kourkov aussi", et puis j'ai lu celui-là...

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