Si je m'étais doutée qu'un jour je rencontrerais Michel-Ange en vrai. Que je boirais dans les tavernes avec lui, que j'admirerais Constantinople à ses côtés. Que même, je passerais des nuits allongée contre lui.
Le reste, ce sont peu de batailles, peu de rois et des éléphants.
Enfin un. Et un pont. J'oubliais le pont.
"-Puis-je vous poser une question, maître?
-Mais bien sûr.
-Qu'avez-vous fait toute la nuit à la lueur de la bougie? Avez-vous travaillé au pont?
Michel-Ange sourit de la curiosité naïve du traducteur.
-Non,au risque de te décevoir, non. Je me suis attelé à une tâche bien plus ardue, mon ami. Un vrai défi.
L'artiste sent que la réponse ne satisfait pas entièrement son interlocuteur, qui reste immobile, la main sur la porte.
-J'ai dessiné un éléphant, ajoute-t-il."
Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Mathias Enard, éditions Actes Sud
Alors toi aussi tu as succombé au charme de Michel Ange selon Mathias Enard ? :) Mon unique regret personnellement, c'est que j'en voulais plus: plus de nuits avec ce peintre, plus de journées à parcourir Constantinople, plus de plans, plus de manigances, plus de ces magnifiques phrases poétiques.
RépondreSupprimerTon billet résume bien ton enthousiasme et donne envie de le partager, merci Stéphanie!
RépondreSupprimerAh oui, j'ai lu. Mais je crois que j'ai mal lu, je n'ai pas trouvé assez profond. Ou alors j'ai pas pigé, c'est pour ça que je dis avoir mal lu. Pas été touchée. Bien, mais pas fantastique pour moi; Oùssque je me suis plantée hein?
RépondreSupprimerPour tous les trois, et Tifenn spécialement:
RépondreSupprimerje crois que j'ai été particulièrement touchée parce que j'avais été très particulièrement touchée par la Chapelle Sixtine et la Piéta, chanceuse que j'étais d'avoir fait du latin et donc un voyage scolaire inoubliable à Rome.
Je me souviens avoir trouvé les km de musées du Vatican pénibles, mais j'avais été subjuguée par le travail de Michel-Ange, toute agnostique que je suis.
J'ai dit que j'y retournerais, je ne l'ai pas encore fait...parce que bon c'est quand même le Vatican.
Et avec ce livre-là, Michel-Ange a pris vie dans mon imaginaire.
Je voulais le relire. Je vais le relire. :)
RépondreSupprimer@ Tifenn: (un peu en retard)Je te comprends. Autant la forme est impeccable, autant sur le fond, je trouve que l'auteur semble hésiter entre le roman mystérieux, l'intrigue, la vie romancée de Michel-Ange. Un peu brouillon tout ça, alors que la découverte de la ville à travers le regard d'un tel artiste était une idée très originale.
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