jeudi 25 août 2011

???

L'inconscient a ses raisons dans lesquelles la raison elle-même se laisse engloutir. 
J'ai acheté Les Déferlantes, JE ne l'avais pas lu. 
Enfin le JE avec qui je vis au quotidien ne l'avait pas lu. Parce que dès les premiers mots, j'ai su que l'autre, le JE qui dévore mais qui garde pour lui les choses qu'il a peur qu'on digère mal, celui-là, ce JE-là, l'avait bien lu. Et beaucoup aimé sans doute, au moins autant que ce que je l'ai aimé cette fois-ci.
Ce texte de Claudie Gallay est magnifique, tout en finesse et en sensation, je pourrais même dire qu'il est inoubliable...si je ne l'avais pas enfoui dans mes cases à mystères. Je suis toujours époustouflée et épouvantée de voir que ce cerveau qui m'appartient vit une partie de sa vie sans moi. 
On le sait, bien évidemment depuis longtemps, depuis l'école, et puis d'autres fois où on a bien vu qu'on planquait des trucs dans les tiroirs de la mémoire, mais avec le temps qui passe on s'attend moins à ce que cette espèce d'air-bag intervienne.
C'est sûr que Les Déferlantes, ça remue. C'est sûr que ça ouvre des portes chagrines, c'est sûr que des douleurs resurgissent, c'est sûr. Mais c'est aussi de tellement belles images, des odeurs, des couleurs, des frissons.
Peut-être que je vais l'oublier encore, et avoir le plaisir de l'ouvrir à nouveau, pour le lire encore. 

Les Déferlantes, Claudie Gallay, éditions du Rouergue

3 commentaires:

  1. J'ai adoré les Déferlantes, pour toutes les raisons que tu donnes. Mais je ne l'ai pas oublié, pour toutes les raisons que tu donnes aussi ! Par contre, à trop lire Claudie Gallay, on finit quand même par penser au "truc" infaillible : elle sait nous captiver et nous remuer, à chaque fois !

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  2. J'ai été profondément touchée par ce livre dont j'ai aimé la matière et l'écriture. Dans la foulée j'ai été fascinée par un livre de Claudie Gallay, plus ancien je crois et moins connu, mais extrêmement fort: L'Office des vivants.

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  3. Je l'ai lu et beaucoup aimé. En plus, on m'avait prise pour elle avant que je la connaisse, ce qui m'avait fait beaucoup rire, interloquée qu'on puisse à ce point se tromper (c'était à cause du style je crois).
    L'autre jour, j'ai lu "seule Venise" je te l'envoie?

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